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LES LIGNES DU MONDE – géographie & littérature(s)

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rue

Wim WENDERS & la frontière

Pour un petit texte sur Berlin, je me dis « tiens je vais insérer des extraits des Ailes du désir ». Alors je visionne à nouveau le film, pausant pour noter certaines phrases (je prends la traduction française, qui sonne bien et que j’espère bien traduite (mais vu le niveau quasi négatif de mon allemand, je ne peux pas vérifier)). Dont :

Reste-t-il des frontières ?

Plus que jamais !

Chaque rue

a sa propre barrière.

Entre les lignes

il y a un terrain vague

camouflé par une haie

ou un fossé

Les Ailes du désir, Wim Wenders

Honoré de BALZAC & Les rues de Paris

P.L.S.: Points, Lignes, Surfaces. Il y a les objets géographiques ; il y a les rues qui en fonction de l’échelle d’observation/représentation passent du point à la ligne puis à la surface. Voilà en quelques lignes (mais il y en a 2 fois plus derrière) de Balzac une typologie des rues parisiennes.

Il est dans Paris certaines rues déshonorées autant que peut l’être un homme coupable d’infamie; puis il existe des rues nobles, puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues sur la moralité desquelles le public ne s’est pas encore formé d’opinion; puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne sont vieilles, des rues estimables, des rues toujours propres, des rues toujours sales, des rues ouvrières, travailleuses, mercantiles. Enfin, les rues de Paris ont des qualités humaines, et nous impriment par leur physionomie certaines idées contre lesquelles nous sommes sans défense. Il y a des rucs de mauvaise compagnie où vous ne voudriez pas demeurer, et des rues où vous placeriez volontiers votre séjour. Quelques rues, ainsi que la rue Montmartre, ont une belle tête et finissent en queue de poisson. La rue de la Paix est une large rue, une grande rue; mais elle ne réveille aucune des pensées gracieusement nobles qui surprennent une ame impressible au milieu de la rue Royale, et elle manque certainement de la majesté qui règne dans la place Vendôme. Si vous vous promenez dans les rues de l’île Saint-Louis, ne demandez raison de la tristesse nerveuse qui s’empare de vous qu’à la solitude, à l’air morne des maisons et des grands hôtels déserts. Cette île, le cadavre des fermiers généraux, est comme la Venise de Paris. La place de la Bourse est babillarde, active, prostituée; elle n’est belle que par un clair de lune, à deux heures du matin: le jour, c’est un abrégé de Paris; pendant la nuit, c’est comme une rêverie de la Grèce.

Honoré DE BALZAC dans Ferragus

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