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LES LIGNES DU MONDE – géographie & littérature(s)

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Frédéric-Yves Jeannet

Laurent MAUVIGNIER & le lieu où habiter

Comme ça passe sur le fil FB, forcément ça m’interpelle. Je clique, je lis. L’article et pourquoi pas l’Autour du monde. J’y fais une note, sur FB. L’article me revient en boomerang sur twitter. Et cela me rappelle une question à Frédéric-Yves Jeannet, sur le lieu où habiter justement, et ce qui influe sur le choix et un extrait sur New-York, seul lieu habitable.

Là, ça fait neuf ans que je suis à Toulouse. On est venus parce que ma femme, ­librai­re, a trouvé du travail ici. Mais on aurait aussi bien pu aller ailleurs. Je ne me sens pas forcément attiré par un lieu. Je suis originaire de Touraine. C’est un endroit qu’on ne revendique pas. On n’est pas fier d’être ­tourangeau, c’est assez neutre. Alors qu’en vivant dans le Sud je découvre que les gens ont une véritable ­fierté d’être toulousains. Ce sentiment m’est étranger. A la ­limite, le seul endroit où je peux me sentir comme faisant partie du décor, c’est Paris, parce que tous les gens que je connais y vivent ou y passent. Paris est un lieu où l’appartenance n’est pas une question. La seule chose qui a déménagé avec moi, c’est mon bureau, que j’ai depuis l’enfance. Il m’a suivi, sauf les années où je vivais en chambre de bonne. Mon territoire, mon terrain d’appartenance, j’ai l’impression qu’il se limite à ce meuble, que j’ai dû rehausser avec des briques au fil du temps, pour qu’il grandisse avec moi. »

C’est le récit des lieux qui m’intéresse, pas les lieux en eux-mêmes. De la même façon, je ne peux pas écrire dans un lieu trop chargé.

Laurent MAUVIGNIER : “Toulouse est une ville dure”sur le site de Télérama

Frédéric-Yves JEANNET & les Greenwich

Je n’ai jamais franchi la ligne de changement de date. Je m’en suis approché une fois, en allant aux Etats-Unis, mais, vous voyez, on en est encore loin. Par contre en littérature, oui, avec Michel BUTOR, et ici avec Frédéric-Yves JEANNET. Être au bout du monde, non pas à la fin du monde, mais à l’opposée. Moi j’observe tout cela de mon Greenwich personnel, de ma Longitude 0.4069444.

Où commence, où finit ce mardi 23 janvier Je prévoyais d’écrire cette page au Mexique, dans ma maison sous les volcans, avec huit heures de retard sur la journée du 23 telle qu’elle se déroulerait sur le méridien de Greenwich et dans l’hémisphère nord. Je croyais que ce serait en hiver, l’hiver certes très tempéré de Cuernavaca, mais l’hiver astronomique malgré tout puisque Cuernavaca, comme Greenwich, se situe dans l’hémisphère nord. Or il m’a fallu changer de cap, renoncer à ce voyage, et c’est dans le grand vent de Wellington où je vis pour l’instant, dans le plein été du sud de l’hémisphère sud – qui ne se différencie guère pourtant de l’hiver tempéré dans l’autre hémisphère -, aux antipodes exacts du lieu vers lequel doit se doit se diriger ce texte, que j’essaie de rendre compte, avec une journée entière d’avance sur l’heure GMT (et dix-heures avant le Mexique dont nous sépare, au milieu du Pacifique, la ligne de changement de date), de rendre compte, oui, de l’écoulement de ce mardi 23 janvier. Lorsque cette journée d’été ordinaire et cette page se seront entièrement déroulées, la même journée, mais au coeur de l’hiver, ne fera pourtant que commencer en Europe. Il sera alors trop tard, et je serai trop loin pour en témoigner. Je dois par conséquent effectuer une mission d’éclaireur, en quelque sorte, me livrer à un travail de pointe dans l’exploration du jour non advenu encore sur le calendrier du monde occidental tel qu’il reste aligné, pour l’essentiel, et qu’on le veuille ou non, sur le méridien de Greenwich, au besoin celui de Washington.

Frédéric-Yves JEANNET, Osselets

Une présentation de l’oeuvre de Frédéric-Yves Jeannet se trouve là :

Frédéric-Yves JEANNET & l’être nulle part

De Californie aux Ardennes j’étais parti & revenu, et Jacob m’avait dit à mon retour que « personne-dans-son-entourage-ni-même-lui » n’avait compris le sens de ce périple qui, erratiquement leur semblait-il, m’avait conduit à Charleville-Mézières & à San Francisco, à Los Angeles & Taxco, et dont j’étais revenu la tête pleine de lieux & climats télescopés … En guise de réponse j’avais tenté de lui expliquer mon vertige & cette sensation étrange, paradoxale, de n’être plus nulle part, et l’espèce de dépossession qui en résultait, mais l’avait-il compris?

Frédéric-Yves JEANNET in La lumière naturelle

Frédéric-Yves JEANNET & le livre-lieu

« Quant à votre question sur le livre (Au dessous du volcan de M. Lowry, en l’occurence) comme intercesseur par rapport au lieu, et à la vie même du lecteur, je ne voudrais rien généraliser, mais je crois que le rôle de la littérature peut être capital (cela dépend aussi de l’importance qu’on lui accorde, bien sûr) et dans le cas de ce livre, ce lieu et cette expérience précise, il l’a été pour moi, puisqu’il a décidé en partie (l’autre part, c’est la rencontre d’étudiants mexicains avec lesquels je partageais un appartement à Londres) de mon départ pour le Mexique, et donc du reste de ma vie, qui en a découlé. Mais ce sont aussi bien sûr certaines qualités propres à ce lieu qui m’ont conduit à l’adopter ensuite pour y vivre, y construire ma maison, parce qu’il me convenait – car d’autres livres que j’ai aimés, qui comptent beaucoup pour moi, comme « Ulysse » de Joyce ou « A la recherche du temps perdu » par exemple, n’ont pas eu le même effet sur moi: je ne me suis pas installé à Dublin et n’y suis même jamais allé, pas plus qu’en Normandie. »

Frédéric-Yves JEANNET, Correspondance

Frédéric-Yves JEANNET, New York & les lieux réconciliés

voilà donc encore un lieu du monde où je ne pourrais guère m’établir (mais le puis-je désormais quelque part si ce n’est peut-être à New York où tous les lieux sont présents, réconciliés), même si je suis heureux d’en explorer aujourd’hui quelques facettes.

Frédéric-Yves JEANNET in Recouvrance

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