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LES LIGNES DU MONDE – géographie & littérature(s)

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Enrique VILA-MATAS

Enrique VILA-MATAS & le centre du monde

Je ne me rappelle plus ce qui m’a lancé dans Vila-Matas ces dernières semaines. Le fait qu’il y ait Marguerite Duras d’évoqué sur la quatrième de couverture je pense. Que ce soit des souvenirs de choses et autres liés à la littérature. Je trimbale Paris de la maison à la Bourgogne du sud, à La Devinière. Quand j’achète Bartleby, le libraire me dit que c’est vachement mieux que Paris. Donc j’ai hâte de la suite Vila-Matas.

 

Je me dit, une fois de plus, que je vis au centre du monde et découvre tout à coup que je me le suis déjà dit mille fois, que je me répète, que c’est un signe clair que je m’ennuie. Je me rappelle alors que quelqu’un a dit que le centre du monde est plutôt situé à l’endroit où a travaillé un grand artiste et non à Delphes. Suis-je un grand artiste pour penser que je suis au centre du monde ? Est-ce que je crois vraiment que Saint-Germain-des-Prés est le centre de quelque chose ? On dirait plutôt une naïveté de ma part.

Enrique VILA-MATAS, Paris ne finit jamais

Là où on ne peut se perdre (par Jeanne #vasescommunicants)

Il est un lieu qui m’est chair, un endroit où tout repose et où tout se crée. Un espace où j’aime me perdre et me retrouver : ces « Lieux imaginaires » (Alberto Manguel)

Ces mots que je lis ici sur Auto-géo-graphie-s, là-bas dans ce TiersLivre ou ailleurs encore via feedly et ali.

Ces mots..
Je pourrais vous sortir un florilège de citations venues de ce « pays des Arzélettres » (M. G. Dantec) pour vous écrire combien cela m’importe.
Ainsi de Mallarmé pour qui « le monde existe pour aboutir à un livre » ou encore de ce proverbe chinois « Ouvre un livre, il t’ouvrira » ou de Paul Auster pour qui « les livres ont changé notre façon de voir le monde, d’appréhender les choses de la vie ».
Il me semble alors, qu’en écho répond Cesare Pavese « Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des idées déjà pensées, par nous, à qui la page imprimée donne le sceau d’une confirmation. Les paroles des autres qui nous frappent sont celles qui résonnent dans une zone déjà nôtre – que nous vivons déjà – et la faisant vibrer nous permettent de saisir de nouveaux points de départ au dedans de nous. », in Le Métier de Vivre.

Ces livres que je lis, ces citations que je note scrupuleusement dans un carnet, je les fais miens lorsque je suis dedans, comme on entre en librairie ou dans une bibliothèque. Je m’y sens chez moi et tout autant ailleurs. Chaque lecture m’est un voyage, une introspection, à la manière d’Enrique Vila-Matas, pour qui « Voyager est, avant tout, une atmosphère, une expérience de la solitude, un sentiment extrêmement discret de mélancolie et de solitude », in Le Voyage Vertical.
Ma littérature m’exile, m’isole et me promène vers des espaces que je ne connaissais pas jusqu’alors.
Bien que ces pages me soient encore inconnues, je ne suis jamais perdue, parce que je reconnais ces lettres, je ressens ces écrits.. j’y suis, dans ces espaces de pleins et de déliés, de blancs et de paragraphes – et j’y coule des heures heureuses qui effacent ce temps qui nous est conté.

Ainsi, j’ai suivi mon envie, puisque je suis née dans les livres, de me rendre à Nantes, pas comme Montano « venu à Nantes pour voir [s’il pouvait] oublier un peu [qu’il était] un malade de littérature. » (Enrique Vila-Matas, in Le Mal de Montano.), mais plutôt pour découvrir le métier de libraire au pays de Jules Verne.
De rencontres en lectures, de voyages en livre aux voyages, ma barque m’a menée là où je suis aujourd’hui, aux portes d’un nouvel espace, le mien, pour pouvoir proposer, sur les routes et les chemins, des livres, dans une librairie ambulante.
Là, point de frontière.

Jeanne

Des lieux (imaginaires ou pas), des voyages (réels ou livresques), une passion Vila-Matas : merci à Jeanne pour ce joli texte qui a trouvé tout naturellement sa place ici  dans le cadre de « vases communicants« .

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