Depuis Un Voyage en Inde je suis avec curiosité l’œuvre de G. M. Tavares. De plus ou moins près. De Monsieur Calvino à ce Berlin/Bucarest/Budapest. J’aime assez son écriture souvent froide et sans fioritures. Et là comme ça voyage… Il y est donc question de carte à un moment, et plusieurs fois de villes. De génie donc, celui loci, qui strate l’espace et le fait territoire.

 

CARTE

[…] quelle importance peuvent avoir les évolutions d’une carte ? Dans le fond, ce ne sont que des modifications graphiques sur de la pâte à papier civilisée et préparée à recevoir de nouveaux tracés vigoureux par dessus de vieux tracés fragiles.

BERLIN

À Berlin les rues sont délibérément non sentimentales. tu ne peux pas t’y perdre. Elles vont d’un endroit à l’autre ; elles ont une partie qu’on appelle milieu, et elles ont une fin qui en vérité ne l’est jamais, vu que chaque rue glisse vers d’autres rues comme si la ville avait plusieurs niveaux. Une ville n’a pas de fin, pense Martha.

Ce ne sont pas des rues, ce sont des documents, des archives : tu sais où se trouve chacune d’elles, où elle va.

– La ville est tellement bien ordonnée que, si tu te perds, c’est que tu es déjà sorti de Berlin, dit Markus.

BUDAPEST

À Budapest, l’Europe confirme qu’en architecture elle est un continent petit ; c’est le Danube qui commande et la ville est faite de rues parallèles ou perpendiculaires à l’eau principale ; comme si celle-ci était une déesse ancienne. Aucun bâtiment n’a connu une croissance démesurée.

Gonçalo M. TAVARES, Berlin, Bucarest-Budapest : Budapest-Bucarest

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