Je lis du Jean-Philippe Toussaint, pour la première fois, sur conseil de la bibliothécaire du bourg aux 2 chateaux (après le club de lecture, « ça devrait vous plaire, vous qui écrivez », alors j’emprunte L’Urgence et la patience). Ça se lit bien et j’y pioche 2 petites choses : ‘La Distance et le lieu provisoire’ dans l’écriture.

[…] c’est lors de ce voyage en Algérie […] que j’ai enfin trouvé le recul nécessaire, la bonne distance – plusieurs milliers de kilomètres me séparaient de la France – pour évoquer Paris. Cette idée d’éloignement me paraît décisive. Car la distance oblige à un plus grand effort de mémoire pour recréer les lieux que l’on décrit : les avoir réellement sous les yeux, à portée de regard pour ainsi dire, induirait une paresse dans la description, un manque d’effort dans l’imagination, alors qu’être dans l’obligation de recréer une ville et ses lumières à partir de rien […] apporte vie et puissance de conviction aux scènes que l’on décrit.

et plus loin

Les lieux où je travaille sont toujours provisoires, ils ont une autre affectation en mon absence. […] J’arrive, je prends possession des lieux, j’installe mon matériel […]. Quand je m’en vais, j’emporte tout, il ne reste aucune trace de mon passage.

J.-P. Toussaint, L’Urgence et la patience

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